Salut 👋 Si vous découvrez mes bilans mensuels pour la première fois, je vous invite à lire ma première édition intitulée Tout prend du temps. Dedans, je vous explique où j’en suis dans ma vie et pourquoi j’ai décidé de build in public mon parcours de freelance.
Note de début de mois : mon retour en France a été fatiguant, mais heureusement j’ai une meilleure gestion de mon travail, donc j’ai pu prendre le temps de me reposer. C’est incroyable de pouvoir prendre soin de moi. ⭐
En plus, j’ai amorcé un grand virage dans mon business depuis mon retour de vacances : je me laisse enfin des moments pour faire grandir mon activité sans me surcharger et je change de positionnement. Affaire à suivre…
Mise à jour à la fin du mois : on est le 25 juin et je commence la rédaction de mon bilan. Je suis hyper contente, car jusqu’ici j’avais plutôt tendance à l’écrire au début du mois suivant.
Ce mois-ci : j’ai le temps. Il me reste encore 1 article à faire pour un client, mais je sais que je vais gérer. Est-ce que ma charge de travail a diminuée ? Il ne me semble pas. La situation est différente aujourd’hui, car j’ai accepté que faire grandir mon business demande du temps.
Et surtout j’essaye de me rappeler que J’ADORE PRENDRE MON TEMPS, même s’il m’arrive souvent de me faire happer par notre culture de l’hyperproductivité. On le voit comme le modèle de réussite, alors que cette productivité à outrance nuit à notre santé physique et mentale.
Dans cette édition #6, on prend du recul sur pourquoi on est des zinzins de la productivité. Puis, on imagine un nouveau modèle pour travailler moins, mais mieux avec le slowpreneuriat.
Après un burn-out, beaucoup se lance dans le freelancing pour tenter d’échapper au modèle classique des entreprises qui nous poussent à bout. Et pourtant, ces ex-salariés reprennent les mêmes habitudes que dans leurs anciens jobs :
Plus personne ne surveille notre façon de travailler, mais on se fixe soi-même un cadre ultra stricte. 🙄
Et pire : si nos résultats sont pas tout de suite performants, on se compare avec les posts à succès des autres freelances et on s’auto-flagelle. Alors, on finit par accepter n’importe quelle mission mal rémunérée sur un sujet qui ne nous intéresse pas vraiment, voire pas du tout…
… mais on en a besoin pour faire rentrer de l’argent. On ne sera jamais rentable avec cette mission, mais c’est déjà incroyable qu’une personne accepte de travailler avec nous. Sauf que ce client est hyper exigeant, alors on passe beaucoup trop de temps sur cette mission.
Finalement, on combine de nouveaux tous les éléments parfaits pour reprendre le chemin en direction d’un nouveau burn-out. 🫠
C’est parce qu’on défend la valeur travail. Je ne parle pas de celle définie en économie, mais celle qui apporte une notion de moralité. On l’associe à cette promesse : travailler dur et beaucoup pour réussir et mériter le repos.
Pourquoi les ouvriers, les femmes de ménage ou les daronnes africaines sont pas riches du coup ? 🥲
De mon côté, je n'ai pas eu besoin d’atteindre un burn-out ou de travailler des années en entreprise pour saturer de cette vision du travail. Après quelques mois d’alternance, j’étais déjà en PLS de me faire exploiter pour 650 € / mois ou de devoir justifier un retard de 3 minutes…
Alors même que je ne partageais plus cette valeur travail, je me suis aussi imposée un cadre strict et douloureux au début de mon activité de freelance. La peur de manquer d’argent (et de devoir renoncer à mes projets) me semblait une raison justifiée pour me défoncer au travail.
Pire, je me culpabilisais au moindre signe de fatigue ou de non envie. J’avais associé le droit au repos - je ne parle pas ici de sommeil, mais de tout ce que je fais qui n’implique pas de travailler - au manque de volonté et à l’échec.
Pendant plusieurs mois, j’ai pensé ne pas avoir d’autres alternatives que le dur labeur pour me sortir de cette situation financière critique. J’attendais d’être rentable et de quitter mes angoisses financières pour remettre du plaisir et de la bienveillance dans mon activité.
Si je me suis lancée en tant qu’indépendante, c’était pour mettre mon travail au service de ma vie. Sauf qu’à ce moment-là, je faisais parfaitement l’inverse.
Et après 3 mois de freelancing, je saturais déjà psychologiquement. 😣
Et je commençais à me méfier, car j’ai vu de nombreux freelances justifier de se tuer au travail pour lancer leur activité, puis pour atteindre un seuil minimum de rentabilité, puis pour doubler leur chiffre d’affaires, puis pour maintenir leur niveau de rémunération, etc.
Est-ce que s’épuiser en travaillant est indispensable pour réussir ?
D’ailleurs, ça veut dire quoi réussir ?
Au contraire, est-ce que l’excès de travail ne nuit pas à notre business ?
Est-ce qu’il existe une autre voie vers le chemin de la réussite ?
On peut se convaincre d’avoir une excellente raison de travailler à outrance sans écouter ses besoins. Mais si ce modèle ne nous convient pas, il n’est pas le seul valable pour réussir professionnellement.
J’ai découvert le slowpreneuriat grâce à Laure Dodier, la fondatrice de Ma Slow Boîte qui prône ce nouveau modèle de l’entrepreneuriat. Cette nouvelle façon de travailler s’affirme comme un contre-mouvement face à la croissance effrenée, à la culture des startups et aux rendements élevés.
Le slowpreneuriat nous invite à ralentir et à entreprendre un développement serein et durable de notre activité. On remplace la maximisation des profits, la rapidité et le stress par l’épanouissement, la réalité de la vie et le bien-être.
Sa finalité est de construire un business qui s'adapte à son énergie et ses envies, tandis que l’argent reprend sa place de moyen. Avec cette philosophie, on entreprend selon ses propres règles sans devoir renoncer à sa rentabilité ou à ses ambitions !
Mais ça implique de ra-len-tir. 🐢
En plus d’évoluer dans un environnement de travail plus épanouissant et sain, le slowpreneuriat impacte positivement le collectif, notamment la nature.
L’adoption d’un rythme de vie plus lent et conscient s’oppose au modèle d’hypercroissance et de surconsommation qui est en train de dégommer notre planète. 🤒 🌍
Plus concrètement, le slowpreneuriat ce n’est pas travailler un nombre d’heures précis chaque semaine, mais c’est l’idée que l’on peut faire moins, mais mieux.
Incarner cette nouvelle façon d’entreprendre peut demander un changement plus ou moins profond dans la manière de concevoir et de mener son business. En ce qui me concerne, voici les pistes que j’ai exploré pour m’approprier ce nouveau modèle :
⚠️ Travailler dur et beaucoup pour réussir est une croyance.
De nombreux indépendants pensent qu’il est normal de se sacrifier les premières années de freelancing. Mais qu’après avoir fourni cet effort, on pourra relâcher la pression et profiter des bénéfices de notre travail acharné.
Pourtant, la réalité est bien différente.
Il y a les gens qui ont des boulots physiques et qui ne seront jamais récompensés de la pénibilité de leur travail. Ceux qui abandonnent après des années d’efforts intenses faute de résultats ou d’épuisement, mais qui pensent ne pas avoir fait assez. Ou encore ceux qui atteignent leurs objectifs, mais ils sont fatigués, stressés et pas plus heureux.
Nous avons certainement tous de nombreux exemples de personnes abîmées par leur travail. Parfois cette personne, c’est nous-même. La vraie question c’est de savoir pourquoi on s’acharne encore et encore à travailler ?
Je n’ai pas de réponse aboutie à proposer. En attendant, je vous partage une histoire qui invite à réfléchir sur l’absurdité de notre vision du travail. C’est l’histoire du pêcheur de Pierre Rabhi. 🐟
« Un pêcheur vient de finir son travail, sa barque est amarrée à côté de lui sur le bord d’une plage, son filet est étendu dessus et lui, il se repose. Passe un homme sérieux, qui regarde la barque :
Sortir de l’idée que nous devons travailler dur et beaucoup pour réussir implique de se réaproprier sa propre vision de la réussite.
Se développer rapidement, gagner 10 k par mois ou être suivi par des milliers de personnes ne veut pas dire réussir de mon point de vue. En tout cas, ces éléments ont peu de valeur tant qu’ils ne sont pas replacés dans un contexte.
❌ Si se développer rapidement implique d’arrêter une activité nécessaire à mon bien-être et d’angoisser constamment, c’est non.
❌ Si gagner 10 k par mois signifie travailler 70 heures par semaine et ne jamais pouvoir partir en vacances, c’est non.
❌ Si avoir des milliers de followers nécessite de parler de sujets que je n’aime pas vraiment ou qui ne sont pas alignés avec mes valeurs, c’est non.
La réussite professionnelle ne se trouve pas seulement dans le but à atteindre, mais aussi dans le chemin emprunté pour parvenir à cet objectif. Pour cela, elle doit s’adapter à mes besoins et mes envies.
Aujourd'hui, mon business doit me permettre de voyager au Sénégal pour voir mon amoureux, d’approfondir mes connaissances sur l’écologie, de me reposer, de faire du sport régulièrement, d’améliorer mon écriture, de me promener dans la nature, de cuisiner des pâtes fraîches, etc.
Et demain, il me permettra de : rencontrer des personnes pour défendre la cause environnementale, construire une petite maison avec mon amoureux, être capable d’aider mes proches, prendre un congé de 3 mois, continuer d’améliorer mon écriture, de me reposer ou d’apprécier la nature, etc.
Plus précisément, comment on adopte le slowpreneuriat ?
Certaines personnes travaillent dur et atteignent leurs objectifs professionnels, tandis que d’autres travaillent dur, mais elles échouent. La différence se trouve donc dans ce que l’on fait pendant ces heures de travail. 🤔💡
Certaines tâches sont donc plus pertinentes que d’autres à réaliser. En tant que slowpreneuse, l’idée est de les identifier, puis de me concentrer sur les moins douloureuses pour atteindre mes objectifs. Voici des exemples concrets des tâches pour adapter mon business à ma vie (et non l’inverse) :
Écouter mes besoins et mes envies n’est pas une nouveauté pour moi. Mais le slowpreneuriat a encore beaucoup à m’apprendre pour me construire un business épanouissant, serein et rentable !
Je continue de vous partager un ou plusieurs contenus qui m'ont inspiré ce mois-ci.
🎙️ Sans surprise ma recommandation du mois parle de slowpreneuriat. Animé par Laure Dodier de Ma Slow Boîte, le podcast Ouf ! s’adresse aux freelances qui veulent travailler moins, mais mieux. Selon elle, il est possible de construire une activité florissante sans devoir travailler beaucoup, dur ou en sacrifiant sa vie. On attend quoi pour se lancer, en fait ? 🤩
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